En 2019 j’ai conçu un enfant. Ce qui m’a amenée à réfléchir aux valeurs que je voulais lui transmettre, au monde dans lequel je voudrais que cet enfant grandisse et comment je pouvais y contribuer. En 2020 j’ai donné naissance à une fille et il me paraissait évident que ce que je veux par dessus tout qu’elle comprenne, c’est qu’elle peut tout faire. Qu’elle peut être et faire tout ce qu’elle veut, qu’elle en a non seulement le droit, mais aussi la capacité, le courage, la force et même le devoir.
Mais pouvoir lui transmettre ce message suppose que des droits plus fondamentaux sont “acquis” (on l’espère) et c’est parce qu’on a tellement de chance d’être nées dans ce contexte. Alors bien sûr en France non plus tout n’est pas tout rose pour la Femme, et les inégalités sont ici aussi révoltantes : les femmes représentent 87% des victimes de violence conjugale ; elles sont 27% à être en temps partiel contre 8% des hommes ; elles sont largement sous-représentées parmi les dirigeants, salariés et non salariés ; elles ne représentent qu’un tiers du temps de parole dans les médias audiovisuels ; et ce ne sont que quelques statistiques évidemment.
Mais quand il s’agit de l’accès à l’éducation et à la réalisation de tout notre potentiel, j’ai énormément de gratitude d’être née ici. C’est pourquoi en 2022 j’ai décidé de reverser 5% de mon chiffre d’affaire total à l’ONG Plan International dont les équipes mènent sur le terrain des projets de développement en faveur des droits des enfants et de l’égalité filles-garçons. Parce qu’elles naissent filles, dans beaucoup de pays dans le monde elles ne bénéficient pas des mêmes droits que les garçons ni du même accès à l’éducation. Mutilations génitales féminines, exploitation, mariages forcés, grossesses précoces, déscolarisation, travail infantile… toutes ces violences, évidemment exacerbées en temps de crises, violent les droits des filles et les privent de leur vie et de leur avenir. 132 millions de filles de 6 à 17 ans ne sont pas scolarisées dans le monde et toutes les 2 secondes, une fille est mariée avant ses 18 ans.
Ma fille n’a que 3 ans mais j’essaie de la sensibiliser aux différences et aux injustices dans le monde. À elle qui est si impatiente d’aller à l’école, je lui raconte les histoires de ces petites filles, qui elles ne peuvent pas y aller parce qu’elles doivent se sacrifier pour aider leur famille. J’aimerais beaucoup qu’elle prenne conscience de l’importance de rendre à l’univers un petit peu de tout ce qu’il nous a donné en contribuant à changer l’avenir de ces filles et celui de leur communauté.